Nous reproduisons ici un communiqué de presse daté du 9 septembre 2024 du collectif Getting The Voice Out, passeur de paroles des personnes détenues en centres fermés en Belgique, ces prisons qui ne disent pas leur nom :
« Depuis le mois de juillet, les détenus du centre fermé 127bis (Steenokkerzeel) nous alertent sur une situation critique : une infestation de punaises de lit dans les chambres et les espaces de vie. Des alertes similaires sont lancées pour d’autres centres fermés, notamment à Merksplas et à Bruges. Les détenus déplorent depuis longtemps qu’aucune stratégie globale n’est adoptée afin de traiter efficacement le problème. À part des déplacements d’une aile à une autre, rien n’est mis en place. Et les déménagements restent inutiles, puisque tout le bâtiment est infesté et occupé à sa capacité maximum. La situation continue à de détériorer : une partie du personnel au 127bis s’est même mise en grève pour protester face aux conditions sanitaires critiques.
Hier soir, les détenus nous informent qu’une quinzaine d’entre eux refuse de remonter dans les chambres à cause des punaises, et veut passer la nuit dehors par protestation. Plusieurs fourgons de police sont appelés, avec des chiens. La direction propose aux détenus un changement d’ailes (à nouveau) mais ils refusent. La police finit par repartir, heureusement sans violence.
Les détenus passent la nuit dehors, protégés tant bien que mal de la pluie par un préau. Ils campent dehors, avec matelas et couvertures.
« Il faut qu’ils le ferment ce centre. Ou qu’ils le détruisent, mais bon, ça c’est dans nos rêves. Là au moins, il faut une rénovation et une désinfection. »
« Là ça devient vraiment urgent. C’est pas une vie, ça nous touche mentalement comme physiquement. »
Ils sont encore dehors à l’heure actuelle. Ils demandent du soutien, et que les évènements soient partagés et médiatisés afin de faire connaître l’état critique de leur situation.
Getting the Voice Out
Contact presse : +32 473 62 87 33″