Le week-end dernier, entre le 31 octobre et le 2 novembre, plusieurs membres de la campagne Abolish Frontex ont rejoint la mobilisation organisée à Tirana, en Albanie, par des militant·es albanais·es et italien·nes pour dénoncer la construction par le gouvernement Meloni de deux centres fermés (CPR – Centri Permanenza per il Rimpatrio) sur le sol albanais.
Nous étions une bonne centaine de militant·es venu·es d’Allemagne, de France, de Belgique, d’Italie, du Pays Basque, de Suisse… Mais beaucoup d’autres n’ont pas pu nous rejoindre, faute de visa. Une ironie amère, quand on sait que c’est précisément ce système-frontière que nous dénonçons : celui qui trie, exclut, enferme, et empêche la libre circulation des personnes.
La mobilisation a pris la forme d’une manifestation itinérante dans Tirana, passant devant le bureau du Premier Ministre albanais, l’ambassade italienne et la House of Europe. Nous avons ensuite rejoint Lezhe, où le premier centre fermé a été construit, pour rencontrer les militantes du Hana Center. Enfin, nous avons manifesté devant le centre fermé de Gjäder, en espérant que nos voix parviennent aux personnes enfermées à l’intérieur, malgré la présence policière.
Le lendemain, nous avons pris le temps de discuter collectivement du système-frontière dans son ensemble, et de sa dimension néo-coloniale : l’Italie sous-traite sa politique migratoire à l’Albanie, candidate à l’adhésion à l’UE, qui doit prouver sa docilité. Une logique de collaboration qui se fait, comme toujours, sur le dos des personnes migrantes, déplacées, enfermées, invisibilisées.
Abolish Frontex continue de lutter contre toutes les formes de frontières, et notamment contre Frontex, cette milice européenne partiellement armée, désormais présente à Tirana — preuve supplémentaire de l’externalisation toujours plus brutale des politiques migratoires européennes.
Étiqueté Centres fermés, Externalisation des frontières